L'ONES, une organisation apolitique?

La question que l’on nous pose le plus fréquemment lorsque nous présentons l’ONES est celle de l’aspect apolitique de l’organisation. Qu’entendons-nous par ce terme ? Comment peut-on être apolitique alors que, dans la pratique quotidienne de notre métier, nous sommes de plus en plus amenés à poser des actes qui induisent un choix politique, par rapport à l'application de nombreuses lois par exemple?

"Apolitique" : [ Se dit d'une pers. ou d'une association, d'un gouvernement, d'une attitude, etc.]  Qui se place en dehors de la politique.

En effet, l'ONES se place en dehors des partis politiques, pour deux raisons principales :
- un souci d'ouverture à tous les éducateurs spécialisés, quelles que soient leurs obédiences politiques
- la volonté de ne s'allier à aucun parti politique, afin de pouvoir discuter les lois quel que soit le parti qui les aient amenées au vote.

Mais se placer en dehors des partis politiques ne signifie pas, bien au contraire, se placer en dehors de la politique. L'ONES se situe par définition dans le champ du politique et a pour vocation à prendre position non seulement sur la législation concernant les éducateurs et les travailleurs sociaux, mais aussi plus largement sur les politiques sociales.

Cependant, dans un contexte où les idéologies prennent de plus en plus de place, est-il possible de s'engager et de prendre position tout en restant apolitique?

Les éducateurs, que ce soit sur leur lieu de travail, au sein de l’ONES ou au sein d’autres collectifs, sont forcément amenés d’une manière ou d’une autre à prendre position dans des débats de fond (la réforme du diplôme, le référentiel métier, l’élaboration de la charte, la place du travail social par rapport au politique, pour ne citer que ces thématiques). Cette prise de position peut-elle être dénuée de toute orientation et de toute conviction politique ?

Le travail social est traditionnellement porteur d’engagement et de militantisme. Cette tradition ne nous apparaît pas obsolète, bien au contraire, en ces temps de réformes qui touchent à la fois nos pratiques et notre place dans la cité. L’éducateur d’aujourd’hui n’est bien sûr plus celui des années 1950 : la dimension vocationnelle et politique n’est plus la même. C’est pourquoi nous pensons que cette tradition militante est à préserver, à réfléchir et à (re)construire. Une des pistes serait d’élargir notre horizon en étant en lien avec d'autres professions éducatives et du travail social : l’union fait la force, et nous sommes aujourd’hui tous soumis à cette même technicisation et « chalandisation » du travail social.

- Qu'en pensez-vous? -